Rocco, une légende de 23cm

28/08/2019 | articles, culture, libère ton love power, talents

Temps de lecture : 3 minutes

Rocco, légende du porno. Mais derrière cette image, c’est toute l’histoire d’une industrie cachée et paradoxale qui se dessine. Reflet tacite et inavoué, le porno est dans notre quotidien.

Dans le cadre de notre thématique estivale libère ton love power, nous avons choisi de diffuser le documentaire éponyme : Rocco. Un documentaire qui traite de la pornographie autrement : à travers le portrait d’un homme complexe et sans jamais tomber dans l’explicite. Sur l’écran de Ground Control le 31 août de 20h30 à 22h30.  

Rocco Siffredi est à la pornographie ce que Mike Tyson est à la boxe : une légende vivante.

Rocco a deux vies : celle de père de famille et celle de propriétaire d’un titre, d’un mythe : Rocco Siffredi. Ainsi s’ouvre la bande annonce du documentaire de Rocco Siffredi. Il est à la pornographie ce que Mike Tyson est à la boxe : une légende vivante. Il a tourné dans plus de 1500 films et couché avec plus de 5000 femmes. Sa mère aurait voulu qu’il soit curé, il est devenu acteur porno avec sa bénédiction, consacrant sa vie à un seul dieu : le Désir. Au-delà de la pornographie, c’est un portrait de l’homme moderne qui est peint.

L’industrie du porno : l’orgasme sous l’oreiller

“C’est une industrie qui n’a presque jamais été abordée sous forme documentaire au cinéma” explique Thierry Demaizière un des deux réalisateurs du documentaire sur Rocco. “C’est hallucinant quand on sait que le porno génère 4,46 milliards de vues par mois et constitue à lui seul un tiers du flux internet”. 

Les tournages se font sans aucun moyen, sans ingénieur du son, sans technicien… C’est un cinéma quasi clandestin.”

“La Porn Valley est située derrière les collines d’Hollywood, à l’abri des regards” raconte Alban Teurlai, le second réalisateur du documentaire sur Rocco. “Les tournages se font sans aucun moyen, sans ingénieur du son, sans technicien, et les acteurs sont rarement assurés, car assurer tout le monde engloutirait le budget du film. C’est un cinéma quasi clandestin.”

Quand Rocco a avoué vouloir faire du porno, toutes les figures du village l’ont convoqué raconte les réalisateurs de son documentaire. Le médecin, le curé, un de ses frères lui ont dit : « si tu fais ça, tu vends ton âme au diable. Tu n’auras pas de famille, tu auras toutes les maladies, tu seras maudit ». D’une certaine façon, il en est encore là comme si la malédiction avait opéré.

Rocco et le porno, la vie par la petite porte

On savait qu’à travers lui et la pornographie, on allait toucher à des thèmes plus larges, universels, autour du désir et de la culpabilité. Une sorte de portrait de l’homme moderne raconte Thierry Demaizière. Rocco, comme sujet, dépasse largement le porno. Il touche à la vie, à la mort, aux rapports dominés / dominants enchaîne Alban Teurlai. Quand on lui demande pourquoi ses films sont-ils si violents, Rocco réplique que ce n’est pas lui qui est violent, les gens regardent du porno violent, on n’est que le reflet de ce que les gens veulent. 

Ils ont fait le choix de montrer un autre visage de la pornographie, sans sexualité explicite. “Pour voir une pénétration, le public n’a pas besoin de nous : il suffit d’un clic”. Le porno c’est une industrie très variée où il y a aussi bien la jeune actrice américaine très pro, sex-worker assumant sa démarche, la revendiquant même, mais aussi la jeune débutante inexpérimentée partant à l’abattoir raconte-t-il. Les acteurs pornos peuvent tourner jusqu’à 6 heures d’affilée. Nous les avons filmés avec la même attention, la même bienveillance que si nous avions filmé n’importe quel sportif. Sans a priori, ni jugement moral. Ce sont des travailleurs du sexe, nous les avons filmés comme des travailleurs.

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