Food express

Croque-monsieur, club sandwich, café fumant ou encore cake sucré…la restauration ferroviaire agit telle une madeleine de Proust collective, partagée entre génération de voyageurs. Si tout a commencé dans les buffets de gare, la nourriture entre à bord dès les années 1860 avant de se généraliser dans les voitures-restaurants de la Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL). Nappes blanches impeccables, personnel prévenant, décors élégants, arts de la table et cuisine raffinée ont contribué à forger un imaginaire autour du luxe ferroviaire de l’entre-deux-guerres. À partir des années 1950, les voitures-restaurants connaissent une vague de modernité. La gastronomie ferroviaire se renouvelle, portée par des trains emblématiques tels que le Mistral ou le Capitole, qui incarnent alors l’excellence et le progrès. Mais, à mesure que les trains accélèrent, les repas eux, se raccourcissent. Durant la même période, des alternatives se développent : voitures-buffets, vente ambulante, plateaux-repas ou encore voitures bar-snack diversifient une offre devant répondre à l’évolution des attentes des voyageurs. La rupture se fait plus nette dans les années 1970. Désormais, on ne cuisine plus à bord pour gagner de la place et du temps. S’inspirant du modèle aérien, les plats sont préparés hors des trains : le chaud devient tiède, la barquette remplace l’assiette. Et pourtant, le rituel demeure

Les photographies présentées dans cette exposition sont issues des fonds de l’ancienne Compagnie internationale des wagons-lits, du Service Archives Documentation du groupe SNCF (Sardo) et de Newrest Wagons-Lits. Photographies industrielles et publicitaires, ces images ont d’abord pour fonction d’incarner la modernité en mettant en scène la nouveauté, permanente. Produites à l’origine pour être mises au service d’un propos commercial, les images rassemblées dans cette exposition changent de destination : leur charge poétique, intrinsèque à leur qualité d’archives, se déplace et résonne en chacun d’entre nous, nourrissant nos mythologies intimes.

Quand ?

du 10 juillet au 5 octobre 2025

Où ?

Cathédrale

Offre de restauration proposée à bord des TGV Inoui, 2024 © Philippe Voncken
Passagers d’un train testant la formule du « plateau-express », 1959
Voiture Grill-Express – 1982 © Michel Henri
Cuisinier d’une voiture-restaurant du train Mistral, 1972 © Jean-Claude Dewolf

Remerciements

Commissariat : Arthur METTETAL

Cette exposition s’inscrit dans le prolongement de l’exposition Wagon-bar. Une petite histoire du repas ferroviaire, présentée aux Rencontres d’Arles 2024 – exposition co-produite par les Rencontres d’Arles et le Fonds de dotation Orient Express

Photographes : Jean-Claude DEWOLF, Bruno VIGNAL, Michel HENRI, Philippe VONCKEN

Prêteurs : Service Archives Documentation du groupe SNCF (Sardo), Newrest Wagons-Lits, Fonds de dotation Orient Express

Publication : Wagon-bar. Une petite histoire du repas ferroviaire, Éditions Textuel, 2024

Petit-déjeuner de l’offre « Service 260 » servi à bord des TGV, 1983
Plateau-repas de l’offre « Le Bon Moment » servis à bord des TGV pendant les Jeux Olympiques d’Albertville, 1992

Exposition réalisée avec le soutien du Fonds de dotation Orient Express, du groupe SNCF et de Newrest Wagons-Lits, produite par Ground Control.

Offre de vente ambulante à bord d’un TGV, 1984 © Bruno Vignal
Intérieur de voiture-restaurant libre-service Grill-Express, années 1970

Livre de l’exposition dispo chez Charybde !

Wagon-Bar

Une petite histoire du repas ferroviaire

Arthur Mettetal Géry Nolan Jean-Pierre Williot

Le croque-monsieur : sur place ou à emporter ?

Cette petite histoire délicieusement surannée de la restauration ferroviaire a des airs d’album de famille. Qui ne se souvient de ce plateau-repas avec sa tranche de jambon trop rose ou de ce croque-monsieur trop grillé ?
Des très chics voitures-restaurants de la Compagnie internationale des wagons-lits, pionnière en la matière à la findu XIXe siècle, au design orange et vert du bar Corail des années 1980, ce livre raconte la passionnante évolution de la « gastronomie embarquée ».
Au luxe et au raffinement de l’entre-deux-guerres, succèdent les nombreuses innovations des années 1950 et 1960 : bars et snacks, vente ambulante et plateaux-repas répondent alors aux mutations des pratiques alimentaires desvoyageurs. Les années 1970 constituent ensuite une rupture majeure, avec la disparition de la cuisine à bord des trains et la généralisation de la vente à emporter.
Qu’il s’agisse de photographies publicitaires ou d’archives documentaires, ces images dessinent les contours d’une histoire ferroviaire autant que culturelle, nourissant – à grande vitesse – nos mythologies intimes.

ISBN : 978-2-38629-019-0
15 x 21 cm
relié
224 pages
29 €
Ouvrage publié avec le soutien du Fonds de dotation Orient Express, de la SNCF et de Newrest Wagons-Lits.

Partager cet article