Conférence avec Franklin Azzi : Mutations réversibles

Mutations réversibles, une architecture juste et pérenne

« À contre-courant d’un monde qui prône la vitesse et l’opulence, il est nécessaire de défendre une architecture dite de la ‘justesse’ ; mesurée dans ses besoins, sobre dans son écriture, pérenne grâce à sa capacité à traverser le temps et à s’adapter aux usages. Si la régénération de la ville est désormais intégrée par les politiques publiques, il s’agit désormais d’aller au-delà. Réhabiliter réversible, c’est inscrire le bâtiment dans une chaine de transformation vertueuse où l’architecte est à la fois héritier d’une histoire passée et acteur de sa transformation future. Une posture humble dont l’habileté de celui ou celle qui l’adopte garantit de l’adéquation du bâtiment à ses usages. La qualité d’un bâtiment se mesure, désormais, à sa capacité à évoluer dans le temps. »

Franklin Azzi

Organisée en partenariat avec Ground Control, Sammode et Tema.archi, cette conférence s’inscrit dans le cycle de conférences « Régénérer la ville » qui invite à découvrir le travail et les réflexions de plusieurs agences d’architecture convaincues par la nécessité d’adapter la ville et les bâtis existants aux défis de notre société.

Ce cycle de conférences est initié par le Fonds de dotation Quartus, structure d’intérêt général consacrée à l’architecture avec pour ambition, au travers de 6 programmes d’actions territorialisées, d’encourager et de soutenir la jeune création, d’explorer des sujets prospectifs, de partager une conscience architecturale, environnementale et des milieux habités.

Mutations réversibles, une architecture juste et pérenne. 

«  À contre-courant d’un monde qui prône la vitesse et l’opulence, il est nécessaire de défendre une architecture dite de la “justesse” ; mesurée dans ses besoins, sobre dans son écriture, pérenne grâce à sa capacité à traverser le temps et à s’adapter aux usages. 

Des premiers projets – Halles industrielles Alstom à Nantes, Imprimeries Mame à Tour (Bernard Zehrfuss, Jean Prouvé et Edgard Pillet) – jusqu’à aujourd’hui –Tour Montparnasse avec la Nouvelle AOM (Franklin Azzi Architecture, Chartier Dalix Architectes, Hardel Le Bihan Architectes), immeuble de François Le Cœur (début XX) rue du Temple Paris 4, îlot Wogenscky et Dubuisson avenue des Champs-Élysées Paris 8 -, la réhabilitation des bâtis, qu’ils soient remarquables ou non, à toujours été au cœur de notre engagement. Avant toute intervention, l’enjeu est de questionner, d’ausculter, d’explorer les contextes, les méthodes de fabrication et les matériaux employés avant de poser un diagnostic rigoureux. Cet examen historique et physique du bâtiment s’accompagne d’une seconde approche plus prospective permettant de révéler les potentiels inexploités des bâtis, d’appréhender leurs capacités de mutation et d’analyser les besoins réels et futurs des usager.ères. Une conception consciente des enjeux propres à son époque et qui porte une grande attention aux signaux des évolutions à venir.

Cette double approche, scientifique et sensible, se traduit par une forte rationalité, une attention aigue au détail et la valorisation des savoir-faire. L’ambition est d’écarter tout formalisme ou surenchère technologique au profit d’un retour au « bon sens » privilégiant le discernement, la pertinence et la raison plutôt que l’effet. C’est cette sobriété fonctionnaliste qui permet de laisser une véritable place à l’appropriation, aux vécus et aux ressentis. 

Si la régénération de la ville est désormais intégrée par les politiques publiques, il s’agit désormais d’aller au-delà. Réhabiliter réversible, c’est inscrire le bâtiment dans une chaine de transformation vertueuse où l’architecte est à la fois héritier d’une histoire passée et acteur de sa transformation future. Une posture humble dont l’habileté de celui ou celle qui l’adopte garantit de l’adéquation du bâtiment à ses usages. La qualité d’un bâtiment se mesure, désormais, à sa capacité à évoluer dans le temps.

Franklin Azzi

FRANKLIN AZZI EN QUELQUES MOTS 

Franklin Azzi s’emploie, au sein de son agence parisienne fondée en 2006, à faire dialoguer architecture, architecture d’intérieur, design et art contemporain par le biais de son fonds de dotation. Il œuvre sur différentes typologies de projets allant de boutiques pour Isabel Marant à des galeries commerçantes façon Beaupassage, jusqu’au renouveau de monuments iconiques comme le socle de l’Aile Nord de la Grand Arche de La Défense ou la Tour Montparnasse, avec la Nouvelle AOM (Franklin Azzi Architecture, Chartier Dalix, Hardel Le Bihan). S’il s’inscrit dans une approche minimaliste, loin de revendiquer une écriture formelle, de se livrer à des gestes architecturaux démonstratifs, Franklin s’emploie à développer à des projets justes, qui font sens, et visent à être durable. Adossant aux compétences de son agence, forte de plus de quatre-vingt-dix talents, un laboratoire de recherche et d’innovation, il défriche de nouvelles voies, d’autres façons d’envisager le bâti, l’hospitalité, les modes de vie.

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