Noël ma mer

25/11/2019 | articles, culture, planète, société

Temps de lecture : 3 minutes

Pour les petits et pour les grands, la mer accueille depuis toujours les expérimentations de la beauté et de l’infinie liberté : la plage douce et accueillante, celle des châteaux de sable et amour de vacances, de la peau tannée et des chevelures balayées de sel et de soleil, plus loin les récifs de coraux, le kaléidoscope des fonds marins, le défi des vagues à surfer ou à naviguer, plus loin encore les éléments sur lesquels l’homme n’a plus aucune emprise.

“Source de toute vie, espaces d’une extraordinaire beauté et d’une grande diversité, nos mers et nos océans ont, de tout temps, bercé nos croyances et éveillé nos rêves d’aventure les plus fous… L’incroyable développement des activités humaines, déclenché par les révolutions industrielles successives et accéléré par la mondialisation économique, a bouleversé notre rapport à ces espaces bleus. Autrefois traversés par quelques expéditions commerciales, ils sont désormais sillonnés de toutes parts, à un rythme effréné,(…)”

Le contexte est posé dans cette introduction à un dossier datant de 2015 signée de Virginie Tassin docteur en droit et expert en droit de la mer et de Jean Guellec, vice-président de Téthys officier de réserve de la Marine nationale.

L’océan est au cœur du système climatique planétaire. Il absorbe plus de 25 % du CO2 émis chaque année par l’Homme dans l’atmosphère et fournit 50 % de l’oxygène produit sur terre. Il absorbe également plus de 90 % de la chaleur résultant des émissions de gaz à effet de serre jouant ainsi un rôle essentiel dans la régulation du climat. Plus de 3 milliards de personnes dépendent des ressources alimentaires et des protéines qu’il fournit, et plus d’un quart vit à moins de 100 km des littoraux.

La mer merveilleuse source d’inspiration, de créativité, de liberté, écosystème premier, qui est à l’origine de la vie sur terre, et qui nous fournit aujourd’hui tant de ressources et de beauté, notre mer est en danger. Alors il est temps de prendre conscience que nous pouvons agir pour la protéger. Et avec elle, le climat, la biodiversité, le vivant.

Les initiatives pourtant se multiplient et des projets très concrets voient le jour, soutenus par exemple par la Banque Européenne d’Investissement, qui investit sur des solutions pour réduire la pollution et à préserver les ressources naturelles.

Côté alimentation la pêche durable est à date la seule solution face aux dégâts irrémédiables causés par la pêche industrielle qui ruine les ressources et détruits les emplois. Les produits de la mer ont aussi leur saison, c’est bien de se le rappeler et de s’attacher à consommer autrement.

La mer est aussi une façon de nous évader sans même avoir besoin de bouger, il suffit d’un peu d’attention ou d’imagination.. . 

Utiliser en méditation ou pour s’endormir, le bruit des vagues, fameux bruit blanc a un effet démontré sur notre système nerveux.

Musique, littérature ou poésie n’ont eu de cesse de rendre hommage à la mer. Alors on ne se prive pas de reprendre en choeur les grands succès de la chanson marine, on (re)découvre les romans qui nous embarquent sur le littoral et on trouve que Baudelaire avait déjà tout dit.

En décembre, nous vous invitons au voyage (lien page programmation) et à écrire en commun une lettre à Mer Noël pour les années qui viennent…avec envie et nécessité de prendre soin de ses précieux cadeaux. 

MG

L'Homme et la mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

Charles Baudelaire

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